Résidus d’Interstices, 2013

Résidus d’Interstices #01, 2013

L’hôtel Bogota à Berlin, entreprise familiale, a été fermé suite aux pressions d’un investisseur, après des mois de négociations, une campagne médiatique et une vente aux enchères. Sur place, pendant la semaine du déménagement, j’ai photographié des installations à base de meubles déplacés ou réassemblés.

L’importance est donnée aux « Choses »* usuelles quotidiennes, qui extraites d’un endroit ont la faculté d’en rappeler un autre, et par associations une période vécue. Le lieu n’est pas montré tel qu’il a été mais sa simple représentation est détournée et réinterprétée afin de traiter du processus d’effacement qu’opère la mémoire, et de son caractère entropique. La photographie tente par la distanciation et la réduction de montrer, dans un désordre et une accumulation de souvenirs, la lente progression de l’oubli et le vide et l’absence qui l’accompagnent.

Résidus d’interstices est une série de photographies traitant de la perte et l’oubli. « Résidus » signifie reste, déchet et figure les objets, les meubles, les éléments quotidiens qui viennent composer une pièce, « interstices » des espaces, lieux qui ont existé.

Du lieu découle une image, sur laquelle se dépose une interprétation; tel le processus de sédimentation qu’opère le temps. Comme lorsqu’on cherche à revenir dans un espace qui a été habité, ces déclinaisons tautologiques traitent du souvenir d’un espace quotidien, de leur ré écriture et du décalage entre l’image survivante et celle réinventée.

* telles que Georges Perec l’entendait, les meubles et objets comme éléments d’un espace

Résidus d’Interstices #02, 2013

Résidus d’Interstices #04, 2013

 

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